Histoire de la chapelle de Saint-Blaise

Histoire de la chapelle Saint-Blaise.

La Chapelle Saint Blaise était dédiée à Saint Gouéno jusqu'à la fin du 18 ème siècle.
L'établissement d'un culte dédié à Saint Gouéno   existait   bien   avant   la construction de la Chapelle. En effet, Saint Gouéno a été un saint breton, ermite de Brest avant d'être nommé évêque de Léon et de mourir à Quimperlé le 25 Octobre 675.

La Chapelle a été édifiée au 13ème et l4ème siècle. Elle appartenait au 17ème siècle à Olivier de Quélen,  Sieur de Saint Bihy et propriétaire du manoir de Kerbieu. C'est à cette époque que la fenêtre principale, celle du pignon Est, visible de l’extérieur, a été bouchée par le retable en bois surmonté de fausses draperies peintes sur du stuc.
Le stuc, dont la technique remonte à l'Antiquité, est un enduit teinté dans la masse, à base de chaux. Il est utilisé en recouvrement des plafonds et des murs, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur.
Au-dessus du maître-autel, en pierre avec sa carrée, le retable comprend deux gradins et deux colonnes avec leur garniture. De chaque côté de l'autel sont installés deux petits coffres. Le porte-cierges en fer forgé date du 16ème siècle et la balustrade du 17ème siècle.

Les statues en bois de Saint Gouéno, Saint Blaise, Notre-Dame de Bon Secours (portant l'enfant sur le bras gauche) et du Christ étaient en place lors de la vente de la Chapelle comme bien national le 25 Nivôse an7 (janvier 1799).

Le confessionnal, le lutrin auquel on accédait par 13 marches ainsi que la sacristie bâtie contre le mur Nord au niveau du chœur n'existent plus. Le lutrin est un petit meuble pour lire ou écrire commodément un livre. Il est particulièrement utile si l'ouvrage est volumineux ou précieux et bien sûr s'il ne peut être tenu à la main, par exemple au cours d'une cérémonie religieuse.
C'est à cette époque, fin 18ème siècle, que la statue de Saint Blaise a été installée au centre, à la place de Saint Gouéno.
 
Ainsi, le Pardon de Saint Blaise qui se tenait auparavant à La Méaugon, va maintenant attirer dans ce petit village, rebaptisé Saint Blaise, des milliers de pèlerins venant des cantons de Lanvollon, Pontrieux, Paimpol, Guingamp, Tréguier, Plouha…
Ils venaient pieusement se  baigner dans la Fontaine de Saint Blaise, dont l'eau était censée guérir des maux de tête, de dents, de jambes, voire de rhumatismes.
Aussi, à côté des ex-voto placés aux pieds de Notre-Dame de Bon Secours, on pouvait voir les béquilles de quelques miraculés.
François Corbel, auteur d'une « Histoire de Plélo », écrivait en 1867 que Saint Blaise était un véritable petit Saint Jacques de Compostelle.

Au début du 20ème siècle, le Pardon de Saint-Blaise, encore appelé Pardon des Prunes (celles-ci étant vendues autour de la Chapelle), attirait tant de gens que les charretiers garaient chevaux et véhicules jusqu'à la Croix Pelouse (en gallo : exposée au gel)

Aujourd'hui, la chapelle est un lieu de culte une fois par an, le premier dimanche d'août. Elle a connu une activité quotidienne aux 17ème et 18ème siècle.
Un chapelain était nommé pour y célébrer la messe chaque matin, baptiser les enfants, leur enseigner le catéchisme,  marier les jeunes gens et enterrer pieusement, dans le cimetière qui entourait la Chapelle, les gens du quartier.

On enterrait parfois dans la Chapelle même. Ce fut le cas pour Charles Courson, Sieur de Kergost, débitant en vin à la Ville Noro, et mort le 27 janvier 1726.

Le Chapelain était logé à Saint Blaise  et aidé par un sonneur de  cloches et une chaisière. Il était le seul habitant du quartier à faire le voyage au bourg de Plélo pour y inscrire les actes au registre paroissial.

Quant à l'entretien de la Chapelle : blanchissage et foulerie de place (pour égaliser le sol lorsqu'il était encore en terre battue), il se faisait en commun. Les ressources pour entretenir le Chapelain et la Chapelle provenaient de la vente de beurre, lin, cochons donnés à la Chapelle, mais aussi de blé, filasse, cochons, deniers récoltés au cours de l'année et durant les quatre jours du Pardon annuel.

Les derniers enterrements eurent lieu en1834, lors de l'épidémie de choléra, car les habitants de Saint-Blaise refusèrent de conduire les cadavres jusqu'au bourg.
Après cette épidémie, le culte se limita à la messe dominicale dite par l'un des trois vicaires de Plélo.

Aujourd'hui,  l'office   du   premier dimanche d'août perpétue la tradition du Pardon. Le riz au lait et les galettes-saucisses ont remplacé les prunes, la Fête du Cidre occupe la vêprée et, si la procession à la Fontaine n'a plus cours, on peut cependant toujours la visiter.

Voilà pour l'histoire de Saint Blaise, de sa Chapelle et de son Pardon.
Cette page d’histoire fut retrouvée grâce aux travaux de Pierre Corbel et à la collaboration de son père Isidore.
Ce texte a été mis en lumière par monsieur Jean-Yves Le Picard et son épouse.

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